L’art et la mode : un duo gagnant ?

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Publié le : 16 novembre 20185 mins de lecture

De tous temps, les grands créateurs ont été inspirés par les artistes, et bien des collections historiques sont des références directes à des peintres emblématiques.

Comment l’art inspire-t-il la mode ?

Yves Saint Laurent, le touche à tout

Quand on parle de dialogue entre l’art et la mode, le premier nom qui vient à l’esprit est bien sûr celui du grand Yves Saint Laurent.

On peut dire qu’Yves Saint Laurent a été le premier grand couturier à engager un véritable dialogue avec les artistes de son époque

Il disait notamment « mon imagination a charrié avec le temps toute la musique, la peinture, la sculpture, la littérature (…) fantômes qui protègent mon existence et que les collections incarnent. »

On se souvient bien sûr de son iconique série de robes Mondrian ; cet hommage élégamment provocateur l’a révélé à la planète mode lors du défilé de 1965, et a lancé sa fulgurante carrière.

Modeste, il décrétait : « « Mon propos n’a pas été de me mesurer aux maîtres, au plus de les approcher et de tirer des leçons de leur génie. »

Mais il ne s’est pas arrêté là : lui-même dessinateur et peintre de génie, il a aussi rendu hommage dans ses collections à Matisse, Picasso, Braque, Van Gogh et à bien d’autres peintres emblématiques.

En 1983, il a été le premier couturier à faire l’objet d’une rétrospective de son vivant, au célèbre Metropolitan Museum of Art de New-York.

La boucle était donc bouclée : après avoir fait entrer la peinture sur les podiums, Yves-Saint Laurent est le premier grand couturier à avoir fait entrer la mode dans les musées.

Castelbajac, le passionné

Créateur et artiste, Jean-Charles de Castelbajac n’a eu de cesse de rassembler la peinture et la haute couture, deux formes d’art qui peuvent parfois être cloisonnées.

Reconnu pour son œuvre polymorphe à la frontière entre couture, peinture et design, le grand créateur était convaincu des vertus bénéfiques de la beauté sur nos sociétés contemporaines.

Il a notamment expliqué : « L’important, c’est la somme de ces rencontres, qu’il n’y ait plus de frontières (…) entre l’art et la mode, et que tout soit comme quelque chose qui puisse faire du bien. »

Délicieusement déjanté, le couturier ne néglige pas d’apposer son trait de pinceau reconnaissable entre mille sur ses créations colorées, gaies et pétillantes ; sa patte rappelle celle d’un Cocteau, autre artiste iconoclaste et touche à tout.

Il multiplie les collaborations avec les artistes les plus connus de notre société : Keith Haring, Loulou Picasso, Jean-Michel Basquiat, Ben …

Proche également du monde de la musique, il a signé les costumes de scène de Madonna, Lady Gaga, Katty Perry …

Jean-Charles de Castelbajac a poussé le concept jusqu’au bout en créant sa propre agence de design, Castelbajac Creative Agency. Son agence a notamment travaillé pour la Poste, Samsung, Renault, et d’autres grands entreprises qui ont rajeuni leur image grâce à son graphisme coloré.

Schiaparelli et Dali, les complices

Ces deux là étaient faits pour s’entendre : aussi exubérants et géniaux l’un que l’autre, la folle Italienne et l’Espagnol déjanté ont mis en place l’une des collaborations les plus connues et les plus fructueuses entre art et mode.

La robe-homard, qui est demeuré l’un des emblèmes du surréalisme, a révélé en 1936 au petit monde de la mode une collaboration ébouriffante ; les deux complices ont ainsi créé un chapeau-chaussure, un poudrier-cadran de téléphone et bien d’autres vêtements-gadgets assez improbables … et bien évidemment plus destinés à être admirés que portés par les élégantes !

Rivale d’Elsa Schiaparelli, Coco Channel la décrira comme « une artiste qui fait des vêtements ».

Revendiquant son inspiration d’Andy Warhol, Pablo Picasso ou Jean Cocteau, l’Italienne n’a toujours pas cessé de sévir et nous surprend à chaque défilé.

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